Poésie

Roman

  I On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans. — Un beau soir, foin des bocks et de la limonade, Des cafés tapageurs aux lustres éclatants ! — On va sous les tilleuls verts de la promenade. Les

La Légende de la Nonne

Venez, vous dont l’œil étincelle, Pour entendre une histoire encor, Approchez : je vous dirai celle De doña Padilla del Flor. Elle était d’Alanje, où s’entassent Les collines et les halliers. – Enfants, voici des bœufs qui passent, Cachez vos

Chanson tendre

  Comme aux beaux jours de nos vingt ans, Par ce clair matin de printemps, J’ai voulu revoir tout là-bas, L’auberge au milieu des lilas. On entendait sous les branches, Les oiseaux chanter dimanche Et ta chaste robe blanche, Paraissait

Printemps

Voici donc les longs jours, lumière, amour, délire ! Voici le printemps ! mars, avril au doux sourire, Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis ! Les peupliers, au bord des fleuves endormis, Se courbent mollement comme de grandes palmes ; L’oiseau

La Voix

  Mon berceau s’adossait à la bibliothèque, Babel sombre, où roman, science, fabliau, Tout, la cendre latine et la poussière grecque, Se mêlaient. J’était haut comme un in-folio. Deux voix me parlaient. L’une, insidieuse et ferme, Disait: «La Terre est

Le Temps

Ode I Le Temps ne surprend pas le sage ; Mais du Temps le sage se rit, Car lui seul en connaît l’usage ; Des plaisirs que Dieu nous offrit, Il sait embellir l’existence ; Il sait sourire à l’espérance,

Enivrez-Vous

  Il faut être toujours ivre. Tout est là: c’est l’unique question. Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve. Mais de quoi? De

Cent mille milliards de poêmes

« Ce petit ouvrage permet à tout un chacun de composer à volonté cent mille milliards de sonnets, tous réguliers bien entendu. C’est somme toute une sorte de machine à fabriquer des poèmes, mais en nombre limité ; il est vrai que

Des hommes nus et démunis

    On peut dire que la patience a pouvoir sur la parole on peut dire que l’impatience a devoir de la venger on peut dire que l’oeil ouvert la regarde s’avancer et surveille chaque signe sur la terre qui

Voyelles

  A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles, Je dirai quelque jour vos naissances latentes : A, noir corset velu des mouches éclatantes Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,   Golfes d’ombre ; E, candeur