Chanson

Monsieur

Les passants sur son chemin Soulèvent leurs galures, Le chien lui lèche les mains Sa présence rassure. Voyer cet enfant qui beugle, Par lui secouru, Et comme il aide l’aveugle A traverser la rue. Dans la paix de son jardin

La Veuve

La veuve, auprès d’une prison, Dans un hangar sombre demeure. Elle ne sort de sa maison Que lorsqu’il faut qu’un bandit meurt. Dans sa voiture de gala Qu’accompagne la populace Elle se rend, non loin de là, Et, triste, descend

Chanson tendre

  Comme aux beaux jours de nos vingt ans, Par ce clair matin de printemps, J’ai voulu revoir tout là-bas, L’auberge au milieu des lilas. On entendait sous les branches, Les oiseaux chanter dimanche Et ta chaste robe blanche, Paraissait

Dans la rue des Blancs-Manteaux

Dans la rue des Blancs-Manteaux Ils ont élevé des tréteaux Et mis du son dans un seau Et c’était un échafaud Dans la rue des Blancs-Manteaux Dans la rue des Blancs-Manteaux Le bourreau s’est levé tôt C’est qu’il avait du

Mais qu’est-c’que j’vais faire du carton à chapeau ?

Tes lèvres jolies Ta peau de satin Tes yeux verts et gris Tes longs cheveux bruns Ta belle petite gueule Maintenant c’est à moi Et c’est à moi seul Que tu souriras Mais qu’est-ce que j’vais faire du carton à

Exercice en forme de Z

Zazie A sa visite au zoo Zazie suçant son zan S’amusait d’un vers luisant D’isidore Isou Quand zut! Un vent blizzard Fusant de son falzar Voici zigzaguant dans les airs Zazie et son Blazer L’oiseau Des îles est pris au

La vieille anglaise

La vieille Anglaise est triste Elle a perdu au casino Pour elle, plus rien n’existe Fallait pas jouer le zéro Les fiacres avec leurs coussins blancs Passent près d’elle lentement Mais elle n’a plus d’argent La vieille Anglaise est lasse

Les Foetus

On en voit de petits, de grands, De semblables, de différents, Au fond des bocaux transparents. Les uns ont des figures douces ; Venus au monde sans secousses, Sur leur ventre ils joignent les pouces. D’autres lèvent les yeux en

Ballade en proverbes du vieux temps

Il faut de tout pour faire un monde Il faut des vieillards tremblotants Il faut des milliards de secondes Il faut chaque chose en son temps En mars il y a le printemps Il est un mois où l’on moissonne

Je mourrai d’un cancer de la colonne vertébrale

Je mourrai d’un cancer de la colonne vertébrale Ça sera par un soir horrible Clair, chaud, parfumé, sensuel Je mourrai d’un pourrissement De certaines cellules peu connues Je mourrai d’une jambe arrachée Par un rat géant jailli d’un trou géant