XIXè

La Martine

  Cela lui était venu, un dimanche, après la messe. Il sortait de l’église et suivait le chemin creux qui le reconduisait chez lui, quand il se trouva derrière la Martine qui rentrait aussi chez elle. Le père marchait à

L’entrée dans l’ombre

I Noë rêvait. Le ciel était plein de nuées. On entendait au loin les chants et les huées Des hommes malheureux qu’un souffle allait courber. Un nuage muet soudain laissa tomber Une goutte de pluie au front du patriarche. Alors

Comment on meurt

  [Extrait] Brusquement, dans la nuit qui augmente, Charlot balbutie des paroles entrecoupées : « Maman… maman… » La mère s’approche, reçoit au visage un souffle fort. Et elle n’entend plus rien ; elle distingue vaguement l’enfant, la tête renversée, le cou raidi. Elle

La Comtesse de Rudolstadt

  « Je n’ai pas besoin ne vous dire, ajouta-t-il, qu’aucun danger ne menace vos jours ; mais craignez pour votre âme ; craignez de ne jamais arriver à la porte du temple, si vous avez le malheur de regarder une seule fois

Une visite aux catacombes

  … Terra parens… Ce qui nous frappa le plus en visitant les Catacombes, ce fut une source qu’on appelle le « puits de la Samaritaine ». Nous avions erré entre deux longues murailles d’ossements, nous nous étions arrêtés devant des autels

Emma

    Emma Woodhouse, belle, intelligente, douée d’un heureux naturel, disposant de larges revenus, semblait réunir sur sa tête les meilleurs dons de l’existence ; elle allait atteindre sa vingt et unième année sans qu’une souffrance même légère l’eût effleurée. Fille

Une vie

  [Incipit]   Chapitre I   Jeanne, ayant fini ses malles, s’approcha de la fenêtre, mais la pluie ne cessait pas. L’averse, toute la nuit, avait sonné contre les carreaux et les toits. Le ciel bas et chargé d’eau semblait

La Désobéissance civile

  De grand cœur, j’accepte la devise : « Le gouvernement le meilleur est celui qui gouverne le moins » et j’aimerais la voir suivie de manière plus rapide et plus systématique. Poussée à fond, elle se ramène à ceci auquel je crois

Ce siècle avait deux ans

Ce siècle avait deux ans ! Rome remplaçait Sparte, Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte, Et du premier consul, déjà, par maint endroit, Le front de l’empereur brisait le masque étroit. Alors dans Besançon, vieille ville espagnole, Jeté comme la graine

Le Horla

    8 mai. — Quelle journée admirable ! J’ai passé toute la matinée étendu sur l’herbe, devant ma maison, sous l’énorme platane qui la couvre, l’abrite et l’ombrage tout entière. J’aime ce pays, et j’aime y vivre parce que j’y ai