XIXè

Erinnyes

Je sais que toute joie est une illusion, Qu’il faut que tout se paye et que tout se compense, Et je devrais bénir la dure providence Qui m’impose l’épreuve ou l’expiation. Les stériles regrets, la menteuse espérance N’atteignent pas la

Nature Morte

Vous avez peut-être remarqué, au Salon de cette année, un petit tableau, à peu près grand comme cette feuille, lequel représente tout simplement une boîte à sardines sur un coin de table. Non pas une boîte pleine de sardines, mais

Mémoires de Vidocq

  CHAPITRE PREMIER.   Ma naissance. – Dispositions précoces. – Je suis mitron. – Un premier vol. – La fausse clé. – Les poulets accusateurs. – L’argenterie enlevée. – La prison. – La clémence maternelle. – Mon père ouvre les

Une Descente dans le Maelström

Les voies de Dieu, dans la nature comme dans l’ordre de la Providence, ne sont point nos voies ; et les types que nous concevons n’ont aucune mesure commune avec la vastitude, la profondeur et l’incompréhensibilité de ses œuvres, qui contiennent

A rebours

[Incipit]   Chapitre I   Plus de deux mois s’écoulèrent avant que des Esseintes pût s’immerger dans le silencieux repos de sa maison de Fontenay ; des achats de toute sorte l’obligeaient à déambuler encore dans Paris, à battre la ville

La belle Nivernaise

I – UN COUP DE TÊTE   La rue des Enfants-Rouges, au quartier du Temple. Une rue étroite comme un égout, des ruisseaux stagnants, des flaques de boue noire, des odeurs de moisi et d’eau sale sortant des allées béantes.

L’Autre Alceste

L’ange de la mort est apparu à mon maître avec six visages, avec lesquels il recueille les âmes des habitants de l’Orient, de l’Occident, du ciel, de la terre, des pays de Jadjudi et Madjudi etdu pays des croyants. Et il a tourné vers mon maître son sixième visage. Or, les djinns qui travaillent au temple en coupant les métaux sans bruit avec la pierre samur procurée par le corbeau, entendront la chute du corps du prophète sur le parquet de sa salle de cristal, et ne voudront point achever de construire.

Le Ventre de Paris

[Incipit]     Au milieu du grand silence, et dans le désert de l’avenue, les voitures de maraîchers montaient vers Paris, avec les cahots rythmés de leurs roues, dont les échos battaient les façades des maisons, endormies aux deux bords,

Printemps

Tendre, la jeune femme rousse, Que tant d’innocence émoustille, Dit à la blonde jeune fille Ces mots, tout bas, d’une voix douce :   « Sève qui monte et fleur qui pousse, Ton enfance est une charmille : Laisse errer mes doigts dans

Au Bonheur des Dames

[Incipit]     Denise était venue à pied de la gare Saint-Lazare, où un train de Cherbourg l’avait débarquée avec ses deux frères, après une nuit passée sur la dure banquette d’un wagon de troisième classe. Elle tenait par la