Voix

 

Ont pouvoir sur moi, plus que tous les infinis, mes trois ou quatre habitudes innocentes.

 

Je t’aime comme tu es, mais ne me dis pas comme tu es.

 

Ne me parle pas. Je veux être avec toi.

 

Lorsque ses yeux se sont fermés, j’ai vu moi aussi une nuit.

 

Tout, cette fois, était sans leurre. Et tout me fit peur, cette fois.

 

Le temps que je mets à vivre est exactement le temps que je mets à mourir.

 

Tous les soleils s’efforcent d’allumer ta flamme et un microbe l’éteint.

 

Personne ne comprend que tu as tout donné. Tu dois donner encore.

 

Un vrai cœur n’implore pas.

 

La terre n’a que ce que tu tires d’elle. Rien de plus.


Antonio Porchia

Extrait de Voix

Traduit de l’espagnol par Roger Caillois et Roger Munier


Publié par : pandanael
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