XXè

XXè siècle

Rrose Sélavy

1. Dans un temple en stuc de pomme le pasteur distillait le suc des psaumes. 2. Rrose Sélavy demande si les Fleurs du Mal ont modifié les mœurs du phalle : qu’en pense Omphale ? 3. Voyageurs, portez des plumes de paon

La vieille anglaise

La vieille Anglaise est triste Elle a perdu au casino Pour elle, plus rien n’existe Fallait pas jouer le zéro Les fiacres avec leurs coussins blancs Passent près d’elle lentement Mais elle n’a plus d’argent La vieille Anglaise est lasse

La grasse matinée

Il est terrible Le petit bruit de l’œuf dur cassé sur un comptoir d’étain Il est terrible ce bruit Quand il remue dans la mémoire de l’homme qui a faim Elle est terrible aussi dans la tête de l’homme La

Les trois sœurs

[Incipit]   Acte Premier La maison des Prozorov. Un salon à colonnades, derrière lesquelles on aperçoit une grande salle. Il est midi ; dehors, temps gai, ensoleillé. Dans la salle, on dresse la table pour le déjeuner. Olga, vêtue de

Inventaire

J’aime Huysmans Je n’aime pas faire semblant J’aime le tabac Je n’aime ni l’habit militaire ni l’habit civil J’aime le bloody mary Je n’aime la flotte ni en usage externe, ni en usage interne J’aime les brunes, les blondes, les

Tsiganes

[Incipit] A Pulika et Rupa que je regrette I J’évoquerai d’abord la couleur de mon âme : l’immensité du ciel omniprésent, l’éternité de l’instant où la nuit n’était que la continuation du jour, la boue, l’eau bue saumâtre, l’inconfort… Le

Notre Auber

Notre Auber qui êtes Jussieu Que Simplon soit Parmentier Que Ta Volontaires soit Place des Fêtes Que Ton Rennes arrive Sur Voltaire comme Courcelles Donne-nous Galliéni notre Havre-Caumartin Et ne nous soumets pas à la Convention Cambronne-nous nos Défense Comme

Ballade en proverbes du vieux temps

Il faut de tout pour faire un monde Il faut des vieillards tremblotants Il faut des milliards de secondes Il faut chaque chose en son temps En mars il y a le printemps Il est un mois où l’on moissonne

Je mourrai d’un cancer de la colonne vertébrale

Je mourrai d’un cancer de la colonne vertébrale Ça sera par un soir horrible Clair, chaud, parfumé, sensuel Je mourrai d’un pourrissement De certaines cellules peu connues Je mourrai d’une jambe arrachée Par un rat géant jailli d’un trou géant

J’irai cracher sur vos tombes

    [Incipit]     Personne ne me connaissait à Buckton. Clem avait choisi la ville à cause de cela; et d’ailleurs, même si je m’étais dégonflé, il ne me restait pas assez d’essence pour continuer plus haut vers le