XIXè

Printemps

Voici donc les longs jours, lumière, amour, délire ! Voici le printemps ! mars, avril au doux sourire, Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis ! Les peupliers, au bord des fleuves endormis, Se courbent mollement comme de grandes palmes ; L’oiseau

La Voix

  Mon berceau s’adossait à la bibliothèque, Babel sombre, où roman, science, fabliau, Tout, la cendre latine et la poussière grecque, Se mêlaient. J’était haut comme un in-folio. Deux voix me parlaient. L’une, insidieuse et ferme, Disait: «La Terre est

Le Temps

Ode I Le Temps ne surprend pas le sage ; Mais du Temps le sage se rit, Car lui seul en connaît l’usage ; Des plaisirs que Dieu nous offrit, Il sait embellir l’existence ; Il sait sourire à l’espérance,

Enivrez-Vous

  Il faut être toujours ivre. Tout est là: c’est l’unique question. Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve. Mais de quoi? De

Orgueil et préjugés

>> Texte original   [Incipit] C’est une vérité universellement reconnue qu’un célibataire pourvu d’une belle fortune doit avoir envie de se marier, et, si peu que l’on sache de son sentiment à cet égard, lorsqu’il arrive dans une nouvelle résidence,

Pride and Prejudice

>> Traduction     [Incipit]   It is a truth universally acknowledged that a single man in possession of a good fortune must be in want of a wife. However little known the feelings or views of such a man

Projets d’évasion

  Chapitre 15   J’entre en quatrième. Professeur Turfin. Il a été reçu le second à l’agrégation ; il est le neveu d’un chef de division, il porte de grands faux-cols, des redingotes longues, il a la lèvre d’en bas grosse

Rumpelstiltskin

Il était une fois un pauvre meunier qui avait une fille d’une grande beauté. Un roi s’arrêta un jour pour bavarder un peu et le meunier, pour se rendre intéressant, vanta les qualités de sa fille : – Ma fille sait

La Mort marraine

    Il était une fois un homme pauvre qui avait douze enfants. Pour les nourrir, il lui fallait travailler jour et nuit. Quand le treizième vint au monde, ne sachant plus comment faire, il partit sur la grand-route dans

Voyelles

  A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles, Je dirai quelque jour vos naissances latentes : A, noir corset velu des mouches éclatantes Qui bombinent autour des puanteurs cruelles,   Golfes d’ombre ; E, candeur