Les Foetus
On en voit de petits, de grands, De semblables, de différents, Au fond des bocaux transparents. Les uns ont des figures douces ; Venus au monde sans secousses, Sur leur ventre ils joignent les pouces. D’autres lèvent les yeux en
Inventaire
J’aime Huysmans Je n’aime pas faire semblant J’aime le tabac Je n’aime ni l’habit militaire ni l’habit civil J’aime le bloody mary Je n’aime la flotte ni en usage externe, ni en usage interne J’aime les brunes, les blondes, les
Tsiganes
[Incipit] A Pulika et Rupa que je regrette I J’évoquerai d’abord la couleur de mon âme : l’immensité du ciel omniprésent, l’éternité de l’instant où la nuit n’était que la continuation du jour, la boue, l’eau bue saumâtre, l’inconfort… Le
L’Odyssée. Extrait.
« Mais Ulysse, à ces mots, pris d’un plus vif besoin de sangloter, pleurait. Il tenait dans ses bras la femme de son cœur, sa fidèle compagne. Elle est douce la terre, aux vœux des naufragés, dont Poséidon, en mer, sous
Notre Auber
Notre Auber qui êtes Jussieu Que Simplon soit Parmentier Que Ta Volontaires soit Place des Fêtes Que Ton Rennes arrive Sur Voltaire comme Courcelles Donne-nous Galliéni notre Havre-Caumartin Et ne nous soumets pas à la Convention Cambronne-nous nos Défense Comme
Voix
Ont pouvoir sur moi, plus que tous les infinis, mes trois ou quatre habitudes innocentes. Je t’aime comme tu es, mais ne me dis pas comme tu es. Ne me parle pas. Je veux être avec toi.
Ballade en proverbes du vieux temps
Il faut de tout pour faire un monde Il faut des vieillards tremblotants Il faut des milliards de secondes Il faut chaque chose en son temps En mars il y a le printemps Il est un mois où l’on moissonne
Je mourrai d’un cancer de la colonne vertébrale
Je mourrai d’un cancer de la colonne vertébrale Ça sera par un soir horrible Clair, chaud, parfumé, sensuel Je mourrai d’un pourrissement De certaines cellules peu connues Je mourrai d’une jambe arrachée Par un rat géant jailli d’un trou géant
L’amour apres l’amour
Le temps viendra où, plein d’allégresse, tu salueras ta propre venue à ta propre porte, dans ton propre miroir, et chacun sourira devant l’accueil de l’autre, et dira, assieds-toi. Mange. Tu aimeras à nouveau l’étranger qu’était ton être. Offre
Haïkus de printemps II
Sous la pluie de printemps une belle jeune fille lâche un long bâillement Issa L’hirondelle fait une culbute – qu’a t-elle oublié ? Otsuyu Viens jouer avec moi moineau orphelin Issa Tout fourbu cherchant un gîte pour