Classiques

Paludes

[Incipit]   Mardi. Vers cinq heures le temps fraîchit ; je fermai mes fenêtres et je me remis à écrire. À six heures entra mon grand ami Hubert ; il revenait du manège. Il dit : « Tiens ! tu

Oceano nox

  Oh ! combien de marins, combien de capitaines Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines, Dans ce morne horizon se sont évanouis ! Combien ont disparu, dure et triste fortune ! Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune,

Les petits coins vert-épinard

[Extrait]   J’avais mal compris, dans mon premier séjour à Balbec — et peut-être bien Andrée avait fait comme moi — le caractère d’Albertine. J’avais cru que c’était frivolité, mais ne savais si toutes nos supplications ne réussiraient pas à la retenir

Histoire de Miss Clarisse Harlowe

LETTRE PREMIÈRE [Extrait] Miss Anne Howe, à Miss Clarisse Harlowe. 10 janvier. Vous ne doutez pas, ma très chère amie, que je ne prenne un extrême intérêt aux troubles qui viennent de s’élever dans votre famille. Je sais combien vous

L’assommoir, chapitre XIII

  [Extrait]   Elle partit à midi, car la course était longue ; il fallait traverser Paris, et sa gigue restait toujours en retard. Avec ça, il y avait une suée de monde dans les rues ; mais le monde l’amusait, elle

L’assommoir, chapitre XII

  [Extrait] Gervaise s’enhardissait. Et elle s’oublia dans l’âpreté de cette chasse, le ventre creux, s’acharnant après son dîner qui courait toujours. Longtemps, elle piétina, ignorante de l’heure et du chemin. Autour d’elle, les femmes muettes et noires, sous les

Mémoires de Fanny Hill

[Extrait]   Il fut arrêté que je garderais la chambre pendant qu’on me ferait des habits convenables à l’état que je devais tenir auprès de ma maîtresse ; mais ce n’était qu’un prétexte. Mistress Brown ne voulait pas que personne de

Ce siècle avait deux ans

Ce siècle avait deux ans ! Rome remplaçait Sparte, Déjà Napoléon perçait sous Bonaparte, Et du premier consul, déjà, par maint endroit, Le front de l’empereur brisait le masque étroit. Alors dans Besançon, vieille ville espagnole, Jeté comme la graine

Le Horla

    8 mai. — Quelle journée admirable ! J’ai passé toute la matinée étendu sur l’herbe, devant ma maison, sous l’énorme platane qui la couvre, l’abrite et l’ombrage tout entière. J’aime ce pays, et j’aime y vivre parce que j’y ai

Le Bourgeois gentilhomme

[Extrait] Acte II, scène IV   Monsieur Jourdain Je vous en prie. Au reste, il faut que je vous fasse une confidence. Je suis amoureux d’une personne de grande qualité, et je souhaiterais que vous m’aidassiez à  lui écrire quelque